Cauchemar ou Terreur Nocturne : Quand la Peur Change de Déguisement
Voici le tableau.
Ton enfant s’est couché tôt. Ouf, l’endormissement n’a pas été une galère sans nom. Tu as peut-être même eu le temps de te faire une soirée Netflix&Chill pour penser un peu à toi.
Enfin… C’était avant que ton plan tombe à l’eau. Voilà que ton enfant se met à hurler sans raison apparente. Tu essaies de le calmer, mais rien n’y fait.
Pire, on dirait qu’il ne t’entend même pas. Tu es en train de vivre la pire sensation d’une maman : être impuissante face à la souffrance de son enfant.
Ton petit cœur de maman est en miettes. Bon, pas de panique. Après tout, c’est pas ça qui calmera ton enfant.
Voyons plutôt s’il s’agit d’un simple cauchemar ou de terreurs nocturnes pour pouvoir l’aider au mieux…
Cauchemar VS terreur nocturne : Définition
Parlons peu, parlons bien. On va commencer par la théorie.
Les cauchemars…
Ce sont ces vilains rêves que ton enfant fait pendant la phase de sommeil paradoxal, mais pas toujours. Dans l’ensemble, ils surviennent souvent dans la deuxième moitié de la nuit, lorsque nos rêves sont les plus intenses. Oui, voilà, c’est la raison pour laquelle on se souvient généralement d’un cauchemar au réveil.
Pour ce qui est du scénario d’un cauchemar, il se base sur des sentiments, des situations vécues dans la journée. Résultat, le cauchemar paraît bien réel pour l’enfant.
Les terreurs nocturnes…
Comme le cauchemar, la terreur nocturne est un trouble du sommeil. À l’inverse de celui-ci, elle se passe plutôt pendant le sommeil profond, 1 à 2 heures après l’endormissement. Ce qui implique que l’enfant est totalement inconscient, un peu comme s’il faisait du somnambulisme.
Par rapport à un cauchemar, la terreur nocturne est un épisode beaucoup plus intense et impressionnant pour les personnes en face : crises de panique, cris, pleurs… Enfin, tu vois le truc quoi.
Les terreurs nocturnes donnent des situations comme : un enfant qui se redresse de son lit, les yeux écarquillés, avec une anxiété profonde.
Sauf qu’il ne se souvient de rien du tout au réveil. Au mieux, d’une vague sensation de peur, ou du souvenir flou d’une image effrayante.
Ah et, on sait aussi que les terreurs nocturnes concernent un enfant sur dix, de 3 à 12 ans. Avec des cas plus fréquents chez les garçons.
Cauchemar ou terreur nocturne : un petit jeu des différences
Maintenant, tu devrais à peu près pouvoir différencier un cauchemar d’une terreur nocturne. Pour autant, il existe quelques signes bien distincts qui les séparent.
Le “fight or flight”
Le « fight or flight” caractérise les terreurs nocturnes. Disons que cette réaction décrit l’enfant dans l’état d’urgence duquel il se réveille en sursaut.
Du coup, je ne te fais pas de dessin quand le mode “fight” est activé, si ? 😂
Bon, ok. On va seulement dire que les mouvements sont assez violents. Traduction, ton enfant peut te mettre une droite involontaire. 🤕
Dans les faits, il peut voir toutes les personnes dans la pièce comme une menace contre laquelle il faut se battre coûte que coûte.
Ok… Mais pose ce gilet pare balles, je n’ai pas fini.
Pour ce qui est du mode “flight”, non seulement ton enfant voudra s’enfuir à tout prix de la chambre, mais en plus il pourrait vouloir t’entraîner avec lui.
Bonne nouvelle : la crise de panique ne dure qu’une poignée de minutes. 😁
L’angoisse
On l’a vu plus haut, les terreurs nocturnes sont plus intenses. Mais en quoi ?
Dans le cas du cauchemar, on fait face à une anxiété passagère alors que la terreur nocturne peut cacher une véritable angoisse.
Et dans ce cas précis, même ouvrir les yeux ne suffit pas à la faire disparaître.
Cette terrible angoisse fait que l’enfant ne reconnaît pas ses parents pendant la crise.
Un cas plus rare
Oui, il faut quand même le souligner. La terreur nocturne est plutôt rare quand on la compare aux chiffres du cauchemar : seulement 1 à 3% des enfants de moins de 15 ans.
Et même si les crises peuvent paraître inquiétantes sur le coup, elle n’est pas dangereuse.
Les causes
Pour ce qui est de la terreur nocturne, un enfant très fatigué, ou en plein chamboulement dans sa vie, y est plus sujet. On remarque aussi qu’une terreur nocturne peut arriver lorsqu’il ne fait plus la sieste alors qu’il en aurait encore besoin.
La maladie est aussi un facteur comme une terreur nocturne lors d’une fièvre, mais ça reste relativement exceptionnel.
Comment réagir face à un cauchemar ou une terreur nocturne ?
Réagir face à une terreur nocturne
Si tu veux vraiment aider ton enfant, il est important de ne pas le réveiller en pleine crise de terreur nocturne. En fait, c’est vraiment le même principe que le somnambulisme, donc tu dois y réagir de la même façon.
Dans un premier temps, tu évalues la situation. S’il n’y a aucun danger en vue – par exemple un enfant qui dort en haut d’un lit superposé, ou à l’étage et qui pourrait tomber dans l’escalier – alors il n’y a aucune raison de le réveiller.
Un autre point important. Étant donné que ton enfant est dans une phase de sommeil profond, s’il subit une terreur nocturne, ça ne sera pas vraiment utile de le calmer avec des gestes ou des paroles. Après je dis ça, mais tu le constateras par toi-même. Tout ce que tu peux faire malheureusement, c’est essayer de maîtriser la situation pendant les quelques minutes que durera la crise.
Ensuite, tu peux mettre des petites choses en place pour éviter les terreurs nocturnes. Comme laisser une veilleuse allumée près de l’enfant pendant la première moitié de la nuit.
Par contre, si les crises sont trop fréquentes, il faudra demander l’avis d’un spécialiste pour définir une origine à un potentiel trouble.
Réagir face au cauchemar
Pour ce qui est du cauchemar, bien sûr il faut apaiser l’enfant qui, cette fois, est conscient au réveil. D’ailleurs, apaiser ce n’est pas lui dire que ce n’est rien, ou que les monstres ça n’existe pas.
C’est le meilleur moyen de fermer la discussion et de ne pas pouvoir creuser plus loin pour comprendre le cauchemar. Ce qui sera d’autant plus utile si la situation se répète. Très souvent, les cauchemars mettent en scène les peurs de l’enfant. Par exemple, il pourrait voir un enfant qui lui fait peur à l’école sous une forme effrayante la nuit.
Attention, je ne dis pas de rentrer dans une étude des rêves de ton enfant. Surtout s’il est petit, ça risque d’être vraiment compliqué d’expliquer ses cauchemars. Mais ça ne veut pas dire que tu ne dois pas en discuter avec lui pour mieux comprendre les choses.
Sans oublier qu’entre 3 et 5 ans, l’enfant développe son imagination, d’où la peur du noir, et des monstres imaginaires.
Là où ça se complique, c’est plutôt autour de 7 ans. À cette période, l’enfant forge sa raison et les scénarios qu’il imagine sont bien plus concrets que de simples monstres ou fantômes.
Il peut faire un cauchemar dans lequel il se voit kidnappé ou un voleur qui entre dans sa maison. Déjà que ces situations sont anxiogènes pour un adulte, imagine ce qu’il se passe dans la tête d’un enfant. Il est d’autant plus important d’en discuter ensemble pour le rassurer et éviter un autre épisode.
Bien souvent, ton enfant te demandera de dormir avec toi et ce n’est pas un drame. Tu dois juste lui expliquer que c’est exceptionnel. Et ça vaut aussi pour le fait de rester près de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme, ça ne doit pas devenir une habitude.
En parlant de ça, il se pourrait bien que ces conseils pour calmer ton enfant et l’aider à s’endormir tombent à pic.
Alors, tu as déjà vécu un épisode de terreur nocturne ou des cauchemars à répétition avec ton enfant ? Qu’est-ce que tu conseillerais à une maman qui passe par là ? Hâte de te lire.
7 commentaires
El Haddaoui
Coucou, salam a3laykoum ❤️
Super article👍🏻, très complet 👌🏻et sympa à lire 🥰
Alors de mon côté j’ai eu déjà à faire à gérer une grosse terreur nocturne auprès de ma fille, il y’a 4 mois de ça, lorsqu’elle approchait ses 3 ans. J’avoue que c’était très impressionnant, spectaculaire et tellement stressant à vivre comme situation, ça vous prend par surprise et vous saisie.
Heureusement pour moi, je savais qu’elle était inconsciente et qu’elle vivait donc une terreur nocturne. Mais comment vous dire, elle avait l’air tellement réveillé que je pouvais en douter… elle a bondit de son lit en criant , debout les yeux écartés…peur des 4 coins de la pièce.
J’en avais des sueurs froide
Ce que j’ai fais, et bien j’ai d’abord eu le réflexe d’aller directement vers elle parce qu’elle vivait une détresse, une anxiété importante … dans un premier temps je me suis rapproché en lui parlant calmement, pour la rassurer… » je suis là, maman est là » elle a commencé à parler, elle était évident toujours inconsciente … elle était très agité alors j’ai tenté un contacte physique qu’elle n’a pas rejetée alors je n’ai ensuite pas hésité à la contenir dans mes bras… cela la un peu calmer et rassurer… mais elle était encore tendue alors je lui ait chanté sa berceuse préféré avec insistance histoire que ça prennent le dessus… je n’ai à aucun moment fait la conversation, c’est justement ce qu’il faut éviter d’après moi.( cela peut apporter plus de confusion)
Juste laisser passé et que quelque chose de rassurant vient prendre le dessus sur cette situation, ce phénomène très anxiogène.
Une fois plus détendue je lui ai donné un peu d’eau et mit un fond léger de récitation coranique ( Al baraka)
Elle a finie par s’endormir Al hamdolillah
Oum Aya
Wa aleyki salam, ton témoignage est vraiment très impressionnant ! Je te remercie pour avoir pris le temps de partager ton expérience ici et je suis sûre qu’elle aidera d’autres mamans qui passent par là et pourraient se reconnaître. ❤️ Je pense que tu as très bien fait en la rassurant sans essayer de la faire parler ni de la réveiller. Et j’espère que c’est la dernière fois qu’un tel épisode t’arrivera. 😨
El Haddaoui
Je tenais à souligner l’aspect que tu mets en évidence dans ton article, c’est-à-dire le fait même qu’il y’a toujours une explication rationnelle.
En effet, nous vivions tous un gros changement à cette période, nous avions du déménager chez mes parents du à ma grossesse difficile, j’étais en plus alité et donc je n’étais plus présente de la même manière auprès de mes enfants, sans parler du rythme, et de la routine qui avait changé du tout au tour, malgré le fait d’avoir garder certaines habitudes auprès d’eux, d’elle histoire qu’ils /qu’elle gardent quelques repères dans tout ça…
Je pense que la fatigue, et l’angoisse ont été entre mêlée, comprimée et ce sont finalement transformée en une situation d’extrême anxiété et qui a eu raison de se décharger dans l’inconscience du sommeil de la nuit.
Oum Aya
Exactement, il y a toujours une explication… Mais bon, parfois il faut avouer qu’on doit bien creuser pour la trouver. 😂 C’est vrai que quand l’enfant se sent mis à l’écart parce qu’on est occupé ou distrait ailleurs, il entre dans un véritable état d’anxiété. J’espère que tu as réussi à te sortir de cette situation et retrouver un sommeil paisible ainsi que tes enfants. 🥰
oum amana
Article très complet je tenais à Le souligner et commenter, car quand j’ai dû faire face au terreurs nocturnes de ma deuxième qui avait 2 ans et demi, j’ai dû chercher droite à gauche pour trouver des explications claires, les différentces avec un cauchemar et les clés pour y faire face.
Pour ma part ma fille se levait en criant, des gros cris et sortait de son lit ça durait 5 minutes mais au moment de la crise on croirait que ça dure 1h 😅. Bref rien ne la calmé je la prenais dans mes bras jusqu’à qu’elle sorte de cet état second, après on parlait et elle se rendormait.
Pour nous c’est apparu à la naissance de sa petite sœur pendant la même période que son sevrage, je suis presque sûre que c’était la cause.
Bref article très utile je trouve
Oum Aya
Merci pour ton retour, je suis vraiment contente que l’article te plaise. Et surtout, que tu aies su comment faire face aux terreurs nocturnes sans perdre les pédales. 😨 C’est pas évident de différencier les deux… Mais effectivement, je pense aussi que l’arrivée de sa sœur a dû être un gros facteur de stress pour elle. Alors si tu as pu tirer ça au clair pour sortir de cette situation avec une bonne discussion histoire de la rassurer, c’est génial !
Oumaïsha
Assalam3alaykunna wa rahmatuh lahi wa Barakatuh
Moi je fais toujours face à cette situation depuis presque 1 an avec ma première. Mais je ne sais pas s’il s’agit de terreur nocturne car cet état intervient uniquement après la sieste dans la journée mais pas au réveil après son sommeil de la nuit. Cela a débuté après la naissance de son petit frère. Ils n’ont que 16 mois d’écart donc ce fut réellement une chamboulement intense dans sa vie. Quand elle se « réveille » en crise j’avoue ne pas trop savoir comment gérer. Je fais selon sa réceptivité. Elle se réveille en pleur en criant parfois apeurée car je sens son cœur battre fort et à toute allure. Elle n’a pas les yeux grands ouverts au contraire ils sont entre ouvert. Elle se crispe même parfois au contact quand je veux la prendre dans mes bras pour la contenir. Je la vois désorientée et paniquée. Je lui parle doucement pour la rassurer sans la charger davantage en informations qu’elle n’est pas apte à gérer et parfois je la berce parfois je la caresse. Tout dépend de comment elle accepte l’interaction. C’est très difficile à gérer car impuissante face à cela. Je la rassure au maximum mais il arrive fréquemment qu’elle se réveille en pleine tempête émotionnelle. Peut on considérer cela comme terreur nocturne? Des astuces les supers mamans?