Interdisons-nous trop de choses à nos enfants ?

Interdisons-nous trop de choses à nos enfants ? 

 

Entre toi et moi, depuis que tu es parent, tu n’as pas un peu (beaucoup) l’impression d’être devenu un perroquet ? 🤣

 

Passer ta journée à rabâcher les mêmes règles et à répéter les mêmes interdictions… Voilà ton nouveau passe-temps.

 

Mais honnêtement, dans la montagne d’interdits qu’on impose à nos enfants, as-tu déjà pensé à faire un vrai tri ? 

 

“Ne remonte pas le toboggan à l’envers”, “Ne grimpe pas sur la table basse”, “Ne cours pas”, “Ne crie pas”… 

 

Certes. Certaines règles sont importantes pour la sécurité de nos enfants. Néanmoins, pour d’autres, il faut bien avouer que leur statut indispensable est discutable. 😅

 

Alors : interdisons-nous trop de choses à nos enfants ? 

 

L’heure est venue d’apporter un regard totalement objectif sur la question. Le but ? Te donner toutes les clés pour guider ta réflexion et établir ton propre diagnostic. 🤩

 

Pourquoi est-ce interdit ? 

 

Si tu as décidé un beau jour d’interdire à ton enfant de faire X chose, il est peut-être temps de te questionner sur l’origine de cette interdiction. 

 

Je m’explique. 

 

Si tu demandais aux parents pourquoi ils imposent des interdits, je suis presque sûre que tu obtiendrais à peu près les mêmes raisons. Nous interdisons des choses à nos enfants : 

 

  1. Parce que les enfants ont besoin d’avoir un cadre pour bien se développer 
  2. Pour garantir leur sécurité 
  3. Parce qu’il y a des règles de vivre ensemble à respecter 

 

Et tu seras d’accord avec moi sur le fait que toutes ces réponses sont légitimes. 

 

Là où ça se complique, c’est quand on remplit le panier des interdits en se donnant comme excuse l’une de ces 3 raisons.

Donc, ce qui compte aujourd’hui, c’est de te demander si l’interdiction que tu t’apprêtes à formuler peut réellement se justifier par une, ou plusieurs, de ces raisons.

 

Et ce n’est pas la partie la plus difficile. Non. 

 

La vraie difficulté, c’est de réussir à trouver un juste milieu pour créer un cadre à la fois sécurisant et épanouissant pour ton enfant.

 

Tu comprendras que dans son intérêt, l’un ne peut exister sans l’autre. 🙃

 

(Pssst : Là, c’est le moment où tu me dis “Luciiiie, comment faire pour créer ce cadre ?? 😭”)

 

Voici venu le moment tant attendu… 

 

Comment créer un cadre sécurisant ET épanouissant ? 

 

Tu veux savoir si un cadre est bon ou non pour ton enfant ? 

 

Il doit d’abord remplir ses besoins fondamentaux, comme le résume la fameuse pyramide de Maslow. Nous avons tous des besoins : 

 

  • Physiologiques, 
  • De sécurité, 
  • D’appartenance et d’amour,
  • D’estime,
  • Et enfin, d’accomplissement de soi. 


Ton enfant n’échappe pas non plus à cette règle. 

 

Si tu veux réussir à créer un cadre qui soit bénéfique pour son développement, il doit impérativement satisfaire tous ses besoins. Au risque de récolter, entre autres, des tempêtes émotionnelles, une bonne dose de frustration et du stress.

 

Justement, voici quelques exemples de ses besoins à prendre en compte avant d’établir des interdictions : 

 

  • Ton enfant doit pouvoir se mouvoir librement : courir, sauter, grimper, s’asseoir, se lever, escalader… Il est indispensable qu’il puisse apprendre à contrôler et développer sa motricité.

 

  • Il doit pouvoir évoluer dans un environnement sécuritaire : d’où l’importance de penser et de préparer son environnement pour qu’il puisse l’explorer sans se mettre en danger. 

 

  • Ton enfant doit être au contact de la nature : respirer l’air frais, profiter de la lumière et de la chaleur du soleil… C’est un besoin fondamental de l’être humain (et c’est ce qu’il y a de plus ressourçant).  

 

  • Il doit pouvoir décharger ses émotions : pleurer, crier, c’est pour lui le seul moyen de le faire avant de savoir interpréter et communiquer ses émotions.

 

  • Utiliser ses 5 sens : ton enfant est curieux et a soif d’apprendre et d’explorer. Il a besoin de développer ses 5 sens grâce à la stimulation et à l’exploration de son environnement.

 

  • Avoir de l’amour et de l’attention : ai-je vraiment besoin de détailler ce point ? 😅

 

  • Vivre et communiquer avec ses congénères : pour se développer, acquérir le langage, imiter les gestes ou simplement apprendre des autres, ton enfant a besoin de vivre auprès d’autres humains. 

 

Pour conclure ce point : même si nous interdisons des choses à nos enfants, ça ne doit pas aller à l’encontre de leurs besoins.

 

Alors, comment savoir si nous interdisons trop de choses à nos enfants ? 


Si tu as bien tout suivi (et je n’en doute pas une seconde 🤓), tu sais maintenant deux choses : 

 

1️⃣ Une interdiction objective et légitime est formulée dans l’intérêt de l’enfant, de sa sécurité et/ou du respect du vivre ensemble. 

 

2️⃣ Une interdiction doit permettre à l’enfant de satisfaire ses besoins fondamentaux. 

 

Maintenant que nous savons dans quel cadre notre enfant doit évoluer, on peut se pencher sur les nombreux interdits qui rythment nos journées. Sont-ils justifiés ? Sont-ils trop nombreux ? Peut-on faire autrement ? 

 

Il est temps de répondre à toutes ces questions. 

 

Interdisons-nous trop de choses à nos enfants : et si on faisait le tri ?

 

La meilleure façon de savoir si une interdiction est justifiée, c’est de se demander si elle est dans l’intérêt de l’enfant, ou celui de l’adulte. Je te conseille par la suite de suivre le procédé des exemples suivants pour chaque interdit dont tu douterais à l’avenir. 

1 – “Ne crie pas, ne pleure pas, ne cours pas” : 

 

Nous l’avons vu, un enfant doit pouvoir se décharger. Courir, crier, pleurer… Sont toutes des actions qui lui permettent de libérer le stress et les tensions accumulées au cours de la journée.

🔍 Pour le coup, cet interdit est donc plutôt une question de confort de l’adulte (et de survie de nos oreilles 🤣). 

 

💡 Pour ne pas avoir à l’interdire à ton enfant, explique-lui qu’il y a des endroits où il peut le faire et d’autres ou ce n’est simplement pas possible : 

 

“Courir à la maison est bruyant pour les voisins du dessous. Mais tu peux courir au parc tout à l’heure.”

 

“Je vois que tu as besoin de courir. Tu peux le faire au balcon si tu le souhaites.”

 

“Est-ce que ça te ferait du bien de crier dans un oreiller ?”. 

 

2 – “Tu ne dois pas monter sur les meubles / la table”

 

Pour développer sa motricité globale, ton enfant a besoin d’apprendre à grimper. Il peut ainsi maîtriser son équilibre, ses compétences motrices -et sa confiance en soi !

 

À ses yeux, le canapé, la table ou même les meubles du salon sont tous des territoires intéressants à explorer. Il ne comprendra pas que “ça ne se fait pas” selon les usages conventionnels des objets. 

 

🔍 Cet interdit semble passer sous l’étiquette de la sécurité. Mais, soyons honnête, dans la grande majorité des cas, si ton enfant a réussi à grimper, il arrivera à redescendre. C’est donc plutôt l’adulte qui a besoin d’être rassuré. 

 

💡 Il est essentiel de distinguer un vrai danger de nos peurs d’adultes. Et encore plus important, ces peurs ne doivent pas être une barrière au développement de la confiance en soi de l’enfant. 

 

Créer un environnement préparé sécurisé qui permet à ton enfant de grimper sans se mettre en danger t’évitera bien des interdictions et le stress qui va avec. 

 

Sinon, tu peux aussi opter pour un triangle de Pikler ou pour une arche de motricité.

 

3 – “Ne grimpe pas le toboggan à l’envers”

 

Ça, c’est bien un interdit que tu entendras un parent dire dans n’importe quel parc où tu iras. Ce qui amène à une seule conclusion : TOUS les enfants, un jour ou l’autre, veulent monter sur le toboggan en passant par la pente. 

 

Disons même que c’est une sorte de rite de passage pour savoir si ton enfant est normal ou pas. 🤣

 

Non, plus sérieusement, la seule raison légitime pour laquelle tu pourrais interdire à ton enfant de grimper par la pente, c’est pour ne pas doubler les enfants qui attendent patiemment leur tour à l’arrière. 

 

Sinon, si tu t’apprêtais à piocher la carte de la sécurité, sache que ton enfant ne risque pas grand chose à tester ses limites sur le terrain.

 

🔍 Encore une fois, cet interdit penche plutôt vers des conventions d’usage de l’adulte que pour la sécurité de l’enfant. 

 

💡Laisse ton enfant grimper par la pente du toboggan lorsque c’est possible. Au mieux, il arrivera sans difficulté au sommet et sera fier de lui. Et au pire, il se rendra compte que c’est trop glissant et abandonnera l’idée de lui-même. 

 

💬 Le mot de la fin 

 

Apprendre à trier les interdictions indispensables de celles qui ne le sont pas est vital pour créer une relation de confiance et d’écoute mutuelle. Accessoirement, c’est aussi une bonne méthode pour éviter de répéter pour la 3783e fois que LE CANAPÉ N’EST PAS UN TRAMPOLINE. 🤣

 

Et puis… En limitant le nombre de fois que tu dis “NON” à ton enfant, tu évites aussi qu’il t’imite et te mène la vie dure d’ici très peu de temps (coucou la période du NON !). 

 

Bien entendu, ça ne veut pas dire que tu dois sombrer dans le laxisme et le laisser faire ce qu’il veut. Ce n’est certainement pas dans son intérêt. Il doit comprendre par exemple que certaines situations sont dangereuses, qu’il doit respecter les autres ou ne pas faire du mal.

 

Le tout est de lui laisser une marge de manœuvre pour agir en suivant sa propre conscience sans dépasser une limite fixée.

 

Fais-toi confiance, et plus que tout, aie confiance en ton enfant. 

 

Le juste milieu. C’est ce qui lui permettra de se développer dans un environnement sécurisant ET épanouissant.

Penses-y la prochaine fois que tu te demandes si en tant que parent nous interdisons trop de choses à nos enfants. Surtout s’il n’y a pas une raison (vraiment) légitime à l’horizon. 

 

➡️ Et toi, quels sont les interdits discutables selon toi et ceux que tu trouves non négociables ? Je te laisse la parole en commentaire. 💬

2 commentaires

  • Abid

    Bonjour, j’ai envie de noter de tous ce que vous avez dit c’est très important.
    On parle d’un sujet qui n’est si simple car ça peut jouer entre l’emotion de l’adulte et l’enfant, il faut voir d’abord que lorsqu’on interdit qq c’est pour l’intérêt et le bien de l’enfant, un exemple d’interdit non négociable le faite de traverser la rue sans se tenir la main, mais tous les interdits on peu les résoudre d’une autre manière au lieu de dire par exemple ne court pas, on lui dit simplement marche doucement il faut eviter la négation toujours parler positivement. Vous avez parlez qu’on doit preparer un endroit sécurisé qui permet a l’enfant de se mouvoir,jouer… ça evite les interdictions.
    Pour moi il faut trouver des solutions pour tous interdits.
    Je ne sais p si j’ai répondu a votre question.

    • Oum Aya

      Bonjour Jamila,

      Parfaitement. Votre commentaire est particulièrement pertinent.

      Avant d’interdire à l’enfant, il faut s’assurer que cela soit justifié. « L’autorité, d’abord ça autorise. Une autorité qui ne fait qu’interdire est hémiplégique. »

      Puis, le parent doit formuler sa phrase en évitant d’user de la négation. Des recherches ont d’ailleurs prouvé que le cerveau de l’enfant ne retenait pas la négation.

      A titre d’exemple, si le parent dit « Ne crie pas », l’enfant va retenir le fait de crier. Il est donc plus judicieux de s’adresser à lui en disant « Parle calmement ».

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