Utiliser les consignes positives pour que les enfants écoutent.

Comment Adopter les Consignes Positives à la Maison ?

 

Ou comment parler pour que les enfants écoutent 

 

Il est 8 h 15, le bus scolaire arrive et ton enfant cherche son sac pour partir. Tu cries : « Bouge-toi ! Si tu ne te dépêches pas, tu vas rater ton bus et il partira sans toi ! Tu aurais dû y penser hier soir ! 

 

Résultat, ton enfant éclate en sanglots – ce qui aggrave ton stress et te fait culpabiliser. Ah et… Entre-temps, le bus est arrivé et reparti. 

 

Youpi, la journée s’annonce bien. 

 

Le plus grand défi du quotidien pour un parent est de savoir réagir de manière appropriée (même quand on n’est pas d’humeur). Là en l’occurrence, ça a toute son importance pour éviter les gros sanglots.

 

Alors, comment transformer une situation négative en une expérience d’apprentissage positive ?

 

Les phrases qu’on ne devrait jamais dire à nos enfants (et comment les remplacer par des consignes positives) : 

 

Si tu en as déjà fait l’expérience avec ton enfant, tu as dû remarquer que lorsque tu parles de façon positive, il est plus réceptif à ce que tu lui dis. A l’inverse, lorsque tu te mets en colère et que tu cries, il se met tout de suite sur la défensive et se focalise sur le bruit que tu fais plutôt que sur ce que tu dis. Oui, il faut dire les choses comme elles sont. 😅

 

Quand je dis de parler positivement, cela signifie qu’il faut privilégier un langage affirmatif, sans utiliser la négation. 

 

Un enfant est généralement prêt à répondre positivement dans ce contexte avec des phrases telles que :

 

  • « Souviens-toi » / “Rappelle-toi” (j’ai confiance en toi), plutôt que « N’oublie pas ! » (Tu ne te souviens jamais de rien.)
  • « Tu débarrasses bien la table » (Tu es de plus en plus capable d’accomplir des tâches, tu es d’une grande aide pour moi, nous formons une bonne équipe), au lieu de « Tu ne vas pas jouer tant que tu n’as pas débarrassé la table” (Fais ce que je te dis, c’est moi qui décide).
  • « Waaw c’est un bon début ! Tu as bien rangé ton bureau.” (J’apprécie ton effort de nettoyage), par opposition à « Quand vas-tu enfin finir de nettoyer cette porcherie ?! » (Tes efforts n’ont aucun sens, tu es paresseux et ça ne me plait pas).
  • « Ce pull vert est ton préféré, je le sais, mais ton nouveau pull bleu mettra en valeur tes beaux yeux ce soir” (je respecte ton autonomie dans le choix de tes vêtements, mais je peux peut-être essayer de te guider), au lieu de « Mais qu’est-ce qui t’a pris de mettre ça ! Et puis, ça ne va pas du tout ensemble ! (Tu n’es pas très fut fut et tu ne sais même pas t’habiller seul).
  • « Oui raconte moi, ça m’intéresse » (je suis avec toi), au lieu de « roh je ne sais pas de quoi tu parles » (tu me fais perdre mon temps, tu ne vaux pas la peine d’être écouté).
  • « Merci d’avoir laissé sortir le chien » (j’aime quand tu prends des initiatives), au lieu de « Enfin ! Je pensais que tu n’apprendrais jamais à le faire seul » (j’ai peu d’espoir à ton sujet).
  • « Je t’aime et ça m’inquiète que tu sortes jouer dehors après la tombée de la nuit » (ta sécurité importe pour moi), au lieu de « Tu ne sortiras pas, un point c’est tout !” (n’essaie pas de jouer au plus fort avec moi).
  • “Tiens, emmène les verres à table, je te fais confiance” (je sais que tu en es capable), plutôt que “Attention ne fais pas tomber le verre par terre !” (je n’ai pas confiance en toi, je pense que tu vas le casser).

 

  • “Il est préférable que tu marches à la maison et que tu cours dehors” (je suis sûre que tu peux comprendre une règle simple pour ton bien) et non pas “Ne cours pas à la maison !” (je te donne un ordre et tu obéis, même si tu ne comprends pas pourquoi).

 

  • “J’aime la façon dont tu as rangé tes vêtements seul” (je suis consciente que c’est difficile pour toi, alors j’apprécie d’autant plus ton effort), plutôt que “Non, ce n’est pas comme ça qu’on range. C’est tout en bazar !” (tu n’es pas capable de ranger correctement tes vêtements, il est préférable que je le fasse à ta place). 

 

  • “Aide-moi à nettoyer le jus renversé” (tu peux encore bien faire, même après une bêtise) au lieu de “Bon sang ! Tu ne fais que des bêtises !” (je savais que tu allais encore renverser ce jus, c’est tout ce que tu sais faire). 

 

  • “J’étais très fière de toi hier quand je t’ai vu partager tes jouets avec ta soeur, ça m’a rendue heureuse et tu peux l’être aussi” (tes petites actions ont de l’importance à mes yeux) au lieu de “Pourquoi tu ne veux pas jouer avec ta soeur ? Tu es égoïste » (je ne vois pas les autres fois où tu l’as fait et je ne retiens que le négatif à ton égard).

 

  • “Tu penses quoi de changer de robe pour qu’elle reste propre ?” (je te laisse le choix car tu es suffisamment grand pour décider, j’ai confiance en ta décision) et non pas “Tu vas encore te salir ! Va te changer !” (tu n’es pas capable de prendre soin de tes vêtements, je dois décider pour toi). 

 

7 étapes pour appliquer une communication bienveillante grâce aux consignes positives  

 

1 – Rassemble tes pensées avant de répondre.

 

Plus la situation est dramatique pour l’enfant et plus la réponse du parent risque d’être démesurée.  Alors, pose-toi une question simple : est-ce que je veux que mon enfant se souvienne de ma réaction hâtive et négative, ou de ma compréhension réfléchie ? Lorsqu’un enfant est hors de contrôle, il a besoin du réconfort de quelqu’un qui est en état de le calmer. Autrement dit, il a besoin d’un adulte. 😁

 

2 – Accepte les émotions de ton enfant.

 

Bien entendu, une communication positive implique une écoute positive. D’ailleurs, lorsque tu écoutes et réponds positivement, tu donnes à ton enfant la considération que tu voudrais pour toi-même. Sachant cela, rappelle-toi que même si le ressenti d’un enfant n’est pas le même que le nôtre, il a tout autant d’importance. 

 

3 – Concentre-toi sur ce qui est bien dans les actions de ton enfant, même quand ça ne va pas.

 

Aide-le à évaluer la situation en discutant de ce qu’il a bien fait. Suggère-lui de considérer la partie qu’il a mal faite comme une « erreur d’apprentissage ». Cette mauvaise expérience l’aidera à faire mieux la prochaine fois.

 

4 – Utilise le “je” dans les consignes positives

 

“Je sais”, “Je vois”, “Je comprends” sont des messages empathiques qui montrent à l’enfant que tu es impliquée. Sans compter que ce type de phrases évite le blâme et la supériorité des remarques en “tu”.  Au lieu de “tu es toujours exaspérant”, essaye  “je me sens en colère quand tu…” . De cette façon, tu lui diras de manière constructive comment ses actions t’affectent.

 

5 – Commence par le prénom de ton enfant.

 

Eh oui, lorsque tu veux lui dire quelque chose, ou utiliser les consignes positives, attire d’abord son attention en l’appelant par son prénom. Les enfants, et surtout lorsqu’ils sont jeunes, ne peuvent se concentrer que sur une chose à la fois. C’est pourquoi, tu devrais appeler le nom de ton enfant jusqu’à ce que tu aies toute son attention avant de parler. 

 

6 – Sers-toi d’un contact visuel pour te connecter à ton enfant.

 

D’abord, mets-toi à sa hauteur pour attirer son attention. Non seulement, ce simple geste encourage de bonnes manières, mais il aide également à s’écouter les uns les autres.

 

7 – Sois cohérente dans tes propos !

 

Tu ne peux pas dire à ton enfant d’arrêter de crier… En lui criant dessus. 😂 Une méthode simple consiste à adapter le ton de ta voix à celui que tu veux qu’il ait. Si tu souhaites qu’il chuchote, parle-lui en chuchotant et il agira par imitation. 

 

Et de ton côté, comment se passe la transition vers une communication bienveillante ? Tu arrives à adopter des consignes positives à la maison ? 

 

3 commentaires

  • Umm Soumaya

    As salam anlayki oukhty,
    Vraiment t’es mum lettres sont top et font du bien.
    Je n’arrive tellement plus à gérer,SubhanAllah.
    Seule avec 5 enfants IEF, le mari à l’étranger depuis un moment arghhh.
    Mais tes conseils sont rassurants je vais essayer de les mettre mais pas facile.
    Les disputes des petits miss 2 ans et mr 4 ans , les mr 6 ans et 8 ans qui jouent qu’à la bagarre dès le réveil arghhh.
    Et miss 12 ans qui rêvasse et se dispute avec les plus petits pour tout et n’importe quoi ma patience zn prend un coup quotidiennement.
    Baarak Allahu fiki de nous mettre du baume et de rappeler à l’ordre. Hhhhh👍🏽🌸🌷

    • Oum Aya

      Wa aleyki salam, que puis-je te dire à part que tu es une warrior ? Non vraiment, ça devient vite infernal quand il y a une différence d’âge entre les enfants d’une grande fratrie. En théorie, on devrait leur proposer des activités dans lesquelles ils sont obligés de coopérer ensemble (chasse au trésor, énigme, transvasement adapté à chacun…). Mais dans la pratique, j’imagine que c’est ta patience qui joue au transvasement. 🤣 En tout cas, tu devrais prendre du temps pour toi et relâcher la pression. On ne doit pas sous-estimer les dégâts de la charge mentale. Et si mon contenu a pu te mettre un peu de baume au coeur pendant tes journées ultra mouvementées, j’en suis ravie. Qu’Allah te facilite et te récompense. ❤️

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